Quand au hasard d'une rencontre ou d'une conversation mon interlocuteur apprend que j'ai vécu 18 mois en Amérique latine dont 6 mois d'errance le long de la cordillère des Andes, deux réactions reviennent presque invariablement. Passé le "Waow!" d'admiration toujours un peu gênant il me faut expliquer le "pourquoi de ce voyage". Je crois que je n'ai jamais répondu deux fois la même chose à cette dernière question. L'explication est simple; quand j'ai pris un aller simple pour Buenos Aires en mars 1995 je ne partais pas en voyage, je partais tout court.
C'est finalement mon retour en France en septembre 1996 qui aura déterminé la nature de cette expérience, à mi-chemin entre un voyage au long cours et une tranche de vie. Cela explique en partie pourquoi je n'ai pas tenu de carnet de voyage et pourquoi j'ai fait si peu de photos. En partie seulement, car il y a assurément eu un voyage intérieur, qui aurait modestement mérité d'être couché sur le papier.
Quinze ans après je nourris parfois le regret de ne pas avoir pris le temps de noter avec précision les dates, les lieux, les rencontres, les émotions, autant de jalons qui auraient permis à ma mémoire d'organiser un peu mieux des souvenirs aujourd'hui parcellaires.
Tenir un carnet de voyage c'est s'astreindre à une discipline quasi quotidienne où il faut parfois surmonter la fatigue accumulée après 8 heures de marche, le moral en berne après une journée de pluie froide... C'est aussi un moment où l'on se retrouve face à soi-même et à ses émotions.
Julien a relevé le défi avec abnégation du premier au dernier jour du trek Patagonie 2011. Quelques semaines après notre retour d'Argentine il nous livre un carnet de voyage plein d'humour, de détails croustillants (la précision suisse!) et de réflexions plus intimes sur "son" voyage, la Patagonie... etc.
A venir dans les prochains jours la première des trois parties de son récit de voyage. Encore merci à lui pour le travail accompli et d'avance bonne lecture à tous. N'hésitez pas à lui adresser un petit mot de remerciement.